Service des Archives de l'Université de Haute Alsace

 

 

Historique de l'Université de Haute Alsace

 

 

 

          Pour l'instant, cet historique de l'Université de Haute Alsace est loin d'être complet mais à l'avenir, il devrait s'étoffer au gré des fonds d'archives traités et exploités. A ce jour, vous pourrez obtenir un minimum d'informations en utilisant le clic droit de votre souris ou bien en cliquant ci-dessous sur le lien hypertexte qui vous intéresse :

 

 

I.   École Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse (E.N.S.C.Mu) / 1822-1977

II.   École Nationale Supérieure des Industries Textiles de Mulhouse (E.N.S.I.T.M.) / 1864-1977

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III.   Collèges universitaires et Institut Universitaire de Technologie (I.U.T.) de Mulhouse / 1958-1970

IV.   Centre Universitaire du Haut-Rhin (C.U.H.R.) / 1970-1975

V.   Université du Haut-Rhin (U.H.R.) / 1975-1977

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VI.   Université de Haute Alsace (U.H.A.) / 1977-2002

 

 

 

 


I.   École Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse (E.N.S.C.Mu) / 1822-1977

          C'est en 1746 que fut créée à Mulhouse la manufacture d'impression sur coton. Cette activité connut un succès considérable : en 1776, on imprime 1 600 000 m de toile de coton, en 1820 la production avoisine les 10 millions de mètres. Dans cette même période, les chimistes développent de nouveaux procédés (blanchiment au chlore, enlevage) et multiplient les coloris, grâce à de nouveaux mordants et à la diversification des essences tinctoriales. Un mulhousien, Daniel Koechlin-Schouch (1785-1871) joue un rôle important dans ces innovations.

 

          A la demande des industriels, et avec leur participation matérielle, la municipalité inaugure le 1er mars 1822, au Collège municipal, un cours de chimie appliqué aux Arts. Une formation pratique au laboratoire "Les préparateurs" lui est associée. Cette formation ne cessera de se développer et fait de l'École de Chimie de Mulhouse la plus ancienne école d'ingénieurs chimistes de France.

 

          Dès mai 1825, le cours de chimie est confié à Achille Penot (1801-1886). Mulhouse a trouvé l'homme qui sera l'artisan inlassable du développement de son enseignement technique supérieur pendant quarante cinq ans. Penot est fortement soutenu par la Société Industrielle de Mulhouse, dont il est membre dès 1826.

 

          La formation, qui était initialement de un an, est portée à deux années lors de la venue de Paul Schützenberger (1829-1897) qui dirige le cours de chimie de 1855 à 1864. Il est alors remplacé par Daniel-Auguste Rosenstiehl (1839-1916). Cette période correspond à l'apparition des colorants de synthèse. Mulhouse joue un rôle important dans leur développement.

 

          Mais c'est pendant la période de l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne que l'École de Chimie de Mulhouse connaît son âge d'or. Installée dans des locaux construits en 1878 grâce à une souscription publique, à l'initiative de la Société Industrielle de Mulhouse, elle est dirigée de 1880 à 1915 par un chimiste de grand renom : Emilio Noelting (1851-1922). Avec l'introduction d'une 3ème année, qui devient obligatoire en 1888 et qui permet une initiative à la recherche, puis une 4ème année, officialisée en 1899, qui est l'amorce d'un doctorat, l'École de Chimie de Mulhouse sert alors de modèle aux écoles de chimie créées en France à cette période. Entre 1881 et 1914, quatre-vingt-dix thèses préparées à Mulhouse sont soutenues en Suisse, mais aussi en France. Environ 1200 élèves, originaires du monde entier, sont formés à Mulhouse durant cette période.

 

          Fermée en 1915 en raison de sa francophilie (Noelting est expulsé en Suisse), l'école reprend son activité dès 1919. En 1935, elle est habilitée par la Commission du Titre d'Ingénieur, nouvellement créée. Pendant la deuxième guerre mondiale, l'école se replie à Toulouse, puis, en 1941, à Lyon. C'est une période dramatique pour l'école : outre l'exil, son directeur, Martin Battegay (1883-1942) est frappé par les lois antisémites du 14 juin 1941. Malgré d'immenses difficultés et grâce au dévouement de quelques personnes exceptionnelles, l'activité d'enseignement et de recherches se poursuit durant toute la durée de l'occupation.  

 

 

 

 

          Lorsqu'en 1945, l'école reprend le chemin de sa ville natale, elle retrouve ses bâtiments et son matériel pratiquement intacts, et une bonne partie du corps professoral antérieur. Elle est assimilée, à sa demande, aux Écoles Nationales Supérieures d'Ingénieurs (ENSI) en 1948, et cela malgré son statut privé. Malheureusement, en raison du coût croissant de la formation des ingénieurs chimistes (apparitions d'équipements onéreux), la Fondation d'Utilité Publique dont elle dépend, connaît des difficultés croissantes pour assurer son développement. C'est pourquoi, progressivement, la 4ème année est supprimée vers le milieu des années 60, et le diplôme délivré à Bac + 5 comme dans les autres ENSI. Finalement, l'école est nationalisée en 1977 pour permettre, par rapprochement avec le Centre Universitaire du Haut-Rhin (C.U.H.R.), la création de l'actuelle Université de Haute-Alsace (U.H.A.). En 1984, elle devient Etablissement Public à Caractère Administratif (EPCA - Article 43 de la loi Savary) rattaché à l'Université.

 

 

Sources archivistiques

 

 


II.   École Nationale Supérieure des Industries Textiles de Mulhouse (E.N.S.I.T.M.) / 1864-1977

          En 1861, pour résister à la concurrence anglaise due à un traité commercial signé par Napoléon III en 1860, la Société Industrielle de Mulhouse (SIM), la Chambre de Commerce et la municipalité créent l’École Pratique et Théorique de Tissage Mécanique, réservée à des élèves assez aisés en raison de frais d’écolage élevés (600F, soit un an du salaire moyen d’un ouvrier), qui leur permet de former la main d’œuvre et de pallier le manque de cadres qualifiés. Cette école fait partie des nombreuses écoles techniques que comptait Mulhouse au XIXème siècle. Elle est alors installée dans un bâtiment de location « à l’angle de la Grand’rue en face de la Porte de Nesle ». En 1862, un cours d’initiation aux métiers textiles est ouvert à l’École Professionnelle de Mulhouse, accueillant aussi bien des professionnels que de élèves désirant intégrer l’école de tissage.

 

 

 

 

          En 1864, l’École Théorique et Pratique de Filature vient compléter l’École de Tissage et occuper les anciens locaux de celle-ci qui, trop à l’étroit, déménagera près du canal de décharge. Des cours de perfectionnement sont créés en 1865, et en 1867, alors que les écoles participent à l’Exposition Universelle de Paris, un atelier expérimental de métiers à tisser qui fermera en 1870 à cause de son mauvais rendement. En 1868, les deux écoles fusionnent en une École de Filature et de Tissage et créent une bourse permettant au major de promotion d’aller étudier en Angleterre. Les périodes d’enseignement sont étalées de novembre à septembre et de janvier à novembre. Les examens pratiques sont jugés par une commission d’examen composée de professionnels du textile jusqu’en 1968.

 

 

             

 

 

          En 1870, la guerre et la concurrence de nouvelles écoles en France, en Suisse et en Autriche entraîne une telle baisse des effectifs que l’école menace de fermer en 1873, mais elle est sauvée par une souscription auprès des industriels. Cependant l’abolition de l’examen d’entrée a pour conséquence la baisse du niveau général des étudiants et la nécessité d’instaurer des cours de remise à niveau. Les effectifs remontent à partir de 1877, et l’examen d’entrée est alors rétabli pour relever le niveau de l’enseignement. La formation dure deux ans, l’un en tissage, l’autre en filature.

 

          En 1871, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par l’Allemagne, et l’enseignement primaire en allemand devient obligatoire. Les programmes de l’école sont modifiés en 1880 et ne cessent d’évoluer selon la mode pour s’adapter aux besoins de l’industrie, mais les cours continuent d’être dispensés uniquement en français jusqu’en 1894 où le bilinguisme est imposé à l’école (en allemand pour les Allemands et les Alsaciens, en français pour les autres élèves). Des cours du soir sont dispensés aux actifs à partir de 1910.

 

          Pendant la première Guerre Mondiale, l’école, considérée par l’Allemagne comme un bastion francophile, est fermée en octobre 1918. Les cours reprennent le 1er février 1919 et le programme est bouclé en sept mois, malgré l’augmentation de la durée des études. L’école est réorganisée pour mieux préparer les élèves à la direction d’entreprises, renommée en École Supérieure de Filature et de Tissage et agrandie. L’Association des Anciens Élèves exclut les membres allemands et ceux soupçonnés d’être germanophiles.

 

          Après quelques modifications de statuts, c’est un décret du 26 août 1966 qui rattache l’École Nationale Supérieure des Industries Textiles de Mulhouse (E.N.S.I.T.M.) à l’Université de Strasbourg. Finalement, par décret du 5 avril 1977, l’E.N.S.C.Mu. et l’E.N.S.I.T.M. sont intégrées à l’Université du Haut-Rhin (U.H.R.).

 

 

Orientations bibliographiques

SPECKLIN, Paul F. Au fil d'une histoire : chronique de l'Association des Anciens Élèves de l'École Textiles de Mulhouse (1896-1996). Mulhouse : Associations des Anciens Élèves de l'E.N.S.I.T.M., 1996.

 

 

Sources archivistiques

 

 


III.   Collèges universitaires et Institut Universitaire de Technologie (I.U.T.) de Mulhouse / 1958-1970

          Par décret du 30 octobre 1958, le Collège Scientifique Universitaire (C.S.U.) est créé dans le cadre de la Faculté des Sciences de Strasbourg. Cette création fut le fruit d'un travail d'équipe associant la municipalité, des responsables du monde économique ainsi que des enseignants de l'École Supérieure de Chimie de Mulhouse (E.S.C.M.). Ce collège assurait la préparation à des certificats propédeutiques : mathématiques générales / physique (M.G.P.) et mathématiques / physique / chimie (M.P.C.). Dès 1963, de nouveaux enseignements d'électronique, électrotechnique et de chimie-physique furent créés. La même année, Mulhouse voit l'ouverture, sous la direction pédagogique de l'Université de Strasbourg, d'enseignements littéraires, hébergés initialement dans les locaux de la Société Industrielle de Mulhouse (S.I.M.), puis dans les locaux municipaux de la Grande Rue. En 1966, le Collège Littéraire Universitaire (C.L.U.) est officiellement créé et dispense un enseignement d'allemand, d'anglais et de lettres modernes. En 1968, lL'Institut Universitaire de Technologie (I.U.T.) est créé.

 

 

 

 

Orientations bibliographiques

TAGLANG, Pierre. Le Collège Scientifique Universitaire de Mulhouse. In Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, n°725 / IV-1966. Mulhouse : Société Industriel de Mulhouse, 1966. 

 

 

Sources archivistiques

 

 


IV.   Centre Universitaire du Haut-Rhin (C.U.H.R.) / 1970-1975

          Après 1968, la nouvelle loi d'orientation et ses applications ont provoqué de nombreux changements dans les structures traditionnelles de l'université française, si bien qu'à Mulhouse, le Centre Universitaire du Haut-Rhin (C.U.H.R.) est érigé en établissement public à caractère scientifique et culturel par décret du 6 octobre 1970. Il regroupe alors trois unités : l'Institut des Sciences Exactes et Appliquées (I.S.E.A. - Ancien Collège Scientifique Universitaire (C.S.U.)), la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (F.L.S.H. - Ancien Collège Littéraire Universitaire (C.L.U.)) et l'Institut Universitaire de Technologie (I.U.T.). Détaché de la tutelle des universités strasbourgeoises, ce nouvel établissement va connaître une expansion sans précédent.

 

 

Sources archivistiques

 

 


V.   Université du Haut-Rhin (U.H.R.) / 1975-1977

          Par décret du 8 octobre 1975, le Centre Universitaire du Haut-Rhin (C.U.H.R.) devient une université à part entière qui prend le nom d'Université du Haut-Rhin (U.H.R.). Aux mêmes unités qui la composent, viendront bientôt s'ajouter l'École Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse (E.N.S.C.Mu.) et l'École Nationale Supérieure des Industries Textiles de Mulhouse (E.N.S.I.T.M.), intégrées en 1977.

 

 

Sources archivistiques

 

 


VI.   Université de Haute Alsace (U.H.A.) / 1977-2002

          Le 17 octobre 1977, l'Université du Haut-Rhin (U.H.R.) devient, par délibération de son conseil d’administration, l'Université de Haute Alsace (U.H.A.).

 

 

Pour en savoir plus, rendez-vous directement sur le site Internet de l'Université de Haute Alsace (U.H.A.)

http://www.uha.fr